On en cause, et bigrement. La réforme des retraites ! Macronibus, de plus en plus retranché dans son bunker élyséen, a successivement énoncé que, oui, “des perspectives de référendum sont possibles” sur les retraites ; puis, contredisant allègrement son premier ministre – qui employait, lui, le terme “suspendue” – que ladite réforme “n’est ni abrogée ni suspendue, mais simplement décalée dans le temps” . C’est dire si la clarté et l’harmonie règnent, là-haut.
De une, un référendum ? rions tristement ; ça fait 20 ans qu’on nous balade avec de possibles référendums. C’est le hochet qu’on agite sous les yeux du bambin pour le distraire. Le dernier de 2005 (Maastricht) ? les résultats étant décevants (54,6 % de “non” ) on – l’équipe Sarkozy, en l’occurrence – s’est assis dessus. Alors, les airs de flûte sur les référendums, hein… De deux, il est clair que cette réforme a été “votée” , entre guillemets, sans consensus, à la hussarde ; évidemment “c’est la faute à” , à notre déséquilibre parlementaire, à des syndicats arc-boutés sur des “avantages acquis” considérés comme gravés dans le marbre au mépris du réel, à une gauche pétrie de dogmes fumeux, à des interlocuteurs soucieux de leur posture plutôt que de résoudre le problème, à la culture de l’insulte. Bref, tous les travers de nos moeurs politiques bien françaises.
Rappelons brièvement que le bon sens, ce n’est pas l’ “âge de la retraite” , 62, 67, 64, non, 65 ! qui braque tout le monde ; c’est la somme des années de travail. “Si je commence plus tôt, je finis plus tôt” ; mais c’est sans doute trop simple. Il faut donc que de doctes calculateurs nous pondent des trucs plus sophistiqués, ça fait sérieux. Avec plein d’amendements : on montre son pouvoir de nuisance, on flatte ses partisans. Trouver une solution viable, prudente, et pérenne ? ce n’est pas le sujet ; il s’agit de montrer ses biceps.
Allons, soyons optimistes : monsieur Farandou, le nouveau ministre du Travail, a avancé, hardiment : “d’autres régimes sont possibles” . C’est donc qu’on n’est peut-être pas condamnés à observer, navrés, nos parlementaires s’étriper sur la position “64” du curseur.
Tibert
PS – On m’a montré des vidéos “humoristiques” , où monsieur Sarkozy serait le 5 ème “Dalton” en prison, plus petit donc que Joe Dalton (le “nabot” , etc) : on joue là sur des ressorts ignobles. Quel que soit le jugement qu’on porte sur un homme, s’en prendre à son physique – dans la mesure où il n’y est pour rien – révèle de très moches pulsions.