On fait tout et le contraire de tout, c’est notre côté cartésien, bien français. Tenez, à l’heure où les pièces-métal sont de moins en moins utilisées (tout le monde dégaine désormais sa carte bancaire “sans contact” , ou son mobile, pour le moindre truc), la Sécu veut nous responsabiliser, nous culpabiliser, mauvais citoyens que nous sommes, en nous obligeant à verser au débotté, au comptoir et au pharmacien, les 2 ou 3 balles du “forfait boîtes de médicaments” qui nous est actuellement déduit des remboursements-sécu, ce qu’on ne voit pas forcément. Forfait plafonné pour le moment à 50 euros par an, soit grosso-modo quatre boîtes par mois. Il est vrai qu’on consomme trop…
Mais voilà, il existe des tas de pays où l’on est plus efficaces, plus logiques, plus carrés, bref moins incohérents (*) : pour, disons, un mois de Coumadine à 3 mg / jour (cachets sécables, dosés à 2 mg, boîtes de 20 cachets), on fournit (on délivre : la délivrance des cachets, heureux de sortir enfin du tiroir) à madame Dugenou trois boîtes, soit 60 cachets ; laquelle va en consommer au maximum 1,5 x 31 = 46,5 cachets ; et je vous fais grâce des février(s) non bissextiles. Il en reste donc une quinzaine chaque mois. A Singapour, au Canada, en Australie… on lui compte 47 cachets ! dans un pochon scellé, avec une étiquette imprimée. Ce qui prend un poil plus de temps, certes, mais on ne gaspille plus à tous les vents.
Evidemment, ce n’est pas efficace 100 % ; les sirops, les gougouttes, les flacons, ce n’est pas possible. Evidemment aussi, question angoissante, comment la Sécu va-t-elle se sucrer, justifier l’euro de forfait “boîte de médoc” s’il n’y a plus de boîte ? faisons confiance à nos Chefs, de quelque ministère qu’ils se réclament : ils ont une imagination fertile pour trouver à nous faire, toujours plus, les poches ; quant à sabrer dans les prébendes, niches peinardes, arrosages de complaisance, allocations abusives, comités superflus, rentes de situation aux copains, quant à serrer la vis à l’Etat, quant à serrer LEUR ceinture, alors là…
Tibert
(*) Ou moins complaisant envers les fabricants de médocs : c’est leur business, les boîtes de médicaments !