( J’ai une piste, pour les petites incivilités qui entachent le Tour de France : dans la nuit de dimanche, 11 vélos volés ; et pas des biclos à 179,99 en promo chez Leclaire ou Carrouf : des bolides à 12.999,99 euros pièce ! Voilà qui alourdit le « sentiment d’insécurité » , certes injustifié, mais palpable. On se perd en conjectures, à Boulogne-sur-mer et dans les milieux bien introduits… mais, rapprochons ce larcin d’un précédent, l’an dernier – je cite l’article : « Lors de l’édition 2024, c’est la Team (*) TotalEnergies qui était la cible de malfrats. Au pied de biche, ils avaient subtilisé 11 vélos ainsi que les trousses à outils… » dans un hôtel du Cantal. On a là deux indices précieux : de une, les malfrats ont migré d’Auvergne vers le Ch’Nord : ils sont très mobiles. Et de deux, surtout : ONZE, chaque fois ! pas un hasard, ça c’est sûr. Onze : ce sont deux équipes (des « teams » , donc) de FOOT, qui s’équipent ainsi à bon compte : ils vont manifestement à l’entraînement, à vélo. Y a plus qu’à confondre les indélicats, les mettre en face de leur vilain geste, voire les punir : un stage de citoyenneté ! Ou un rappel à la Loi.
Et puis le Monde s’alarme, et nous alarme gravement : c’est l’inhumanité, c’est la violence étatique : « des images de gendarmes crevant à coups de couteau un canot de migrants dans la Manche » , voilà pour le titre. En arriver à ce degré de cruauté ! Sauf qu’on découvre, en lisant l’article – je l’avais eue ailleurs, cette info – que les gendarmes étaient à pied, avec les mollets dans l’eau : les « migrants » (donc des étrangers se trouvant illégalement sur notre territoire), entassés serrés sur un Zodiaque ou similaire, certains sans gilet de sécurité, étaient à 3,5 mètres du rivage, sur 40 cm d’eau.
On déplore, chaque semaine, les naufrages de « migrants » dans la Manche : des noyades, des morts, par dizaines : eh bien les gendarmes ont empêché carrément les « migrants » d’aller possiblement se noyer dans la Manche, leur sauvant ainsi la vie. La méthode dérange ? alors que faudrait-il faire ? leur demander un moment d’attention, et – avec l’assistance d’interprètes Afghans, Indiens, Syriens… – leur détailler les graves dangers auxquels ils s’exposent ? leur « lire leurs droits » ? Cette nouvelle façon d’intervenir est une excellente nouvelle : on a enfin compris que les pieuses invocations au Droit, c’est comme pisser dans un violon pour jouer du Berlioz. Et puis, là, concrètement, les Zodiaque en question ne risquent plus de repartir pour d’autres navettes vers les côtes anglaises.
Tibert
(*) Team ? c’est une équipe, en fait. Pile-poil, une équipe, pas plus, pas moins. Mais admettez, « équipe » c’est nul, même une épique équipe.